Author: Association ESPAS

Allô ESPAS ? C’est pour un conseil !

Parler de prévention des abus sexuels aux organismes actifs auprès des mineurs, c’est également se mettre à leur disposition en cas de questionnement, lors de dépassement de limites ou de soupçons d’abus sexuels sur des mineurs.

« Allô ESPAS ? Quand on fait du trampoline, un de nos moniteurs y monte avec les enfants et les tient par les hanches.
Est-ce que c’est normal ? » Un entraineur.

A l’image de cet exemple, il n’est pas rare qu’une association, un club ou une institution nous contacte lors de situations les plongeant dans de grands questionnements. Dans la plupart des cas, ces sollicitations concernent notamment les inquiétudes des équipes encadrantes face à des comportements sexuels inadéquats entre participants ou lorsque des jeunes se confient à propos d’abus dont ils ont été victimes.

S’en tenir aux faits

Lorsque nous répondons à des demandes de ce type, notre but est de comprendre la situation dans sa globalité, tout en se limitant aux faits. Pour faire référence à notre exemple, nous allons demander à notre entraineur de nous expliciter concrètement ce qu’il a vu ou entendu.

La pointe de l’iceberg ?

Quand une situation retient notre attention, on ne parle pas directement d’abus sexuels. On tentera alors de déterminer si d’autres comportements qui interpellent ont été remarqués, puis, si ces agissements sont de l’ordre du pénal ou non. Par exemple, notre interlocuteur peut nous informer que la personne concernée n’a de telles pratiques qu’avec des garçons de 9 à 12 ans, qu’il est ami avec ces mêmes jeunes sur les réseaux sociaux ou encore qu’il les ramène individuellement chez eux en voiture, en faisant un détour. Or, rien n’indique ici que ces comportements n’entrent sous le coup du pénal. Cependant, nous allons inviter les membres de l’organisation à se demander s’ils accepteraient eux-mêmes de lui confier leurs propres enfants.

Des rôles spécifiques, selon la fonction.

Une fois les faits établis, il s’agit de conseiller l’organisation et ses membres quant aux mesures à entreprendre. Les conseils que nous allons donner vont alors dépendre du rôle de notre interlocuteur au sein de la structure. Ainsi, s’il est moniteur, nous lui conseillerions d’approcher sa hiérarchie en lui exprimant ses questionnements. L’idée sera davantage de comprendre les engagements et la position de l’organisation en matière de prévention, si nous sommes en contact avec un membre de la hiérarchie.

La responsabilité reste celle de l’organisation

L’objectif de notre permanence de conseils est de permettre à l’association en prise avec un soupçon d’être plus au clair dans les démarches à entreprendre.

En aucun cas, nous ne nous substituons à la police ou n’agissons à leur place. En tout temps, la responsabilité des décisions prises reste celle de la structure qui nous contacte.

Besoin d’un conseil durant l’été ? Notre permanence se tient à disposition des organismes proposant des activités aux enfants au 079 229 36 20 du 8 juillet au 25 août, de 10h à 18h.

Cet article vous a plus ? N’hésitez pas à le partager !

Comment aborder la prévention dans votre organisation ? [2/4] – Les relations encadrants/jeunes

Dans ce second article de la série « Comment aborder la prévention dans votre organisation », nous vous proposons de réfléchir aux relations qui se jouent entre les adultes et jeunes dans le cadre de vos activités.

Prendre conscience que certaines situations peuvent devenir délicates pour agir de manière préventive

Dans notre dernier billet, nous nous étions penchés sur les relations de « proximité-distance » entre jeunes. Autrement dit, questionner certains comportements « physiques », qui semblent aller de soi et réfléchir aux situations pouvant impliquer un dépassement de limites au sein de vos activités. Aujourd’hui, nous nous intéresserons à quelques aspects des relations entre encadrants et encadrés.

Situations de groupe ou duales ?

Les situations potentiellement délicates diffèrent si les activités que vous proposez se déroulent de manière collective ou en tête-à-tête. Même s’il est impossible d’exclure un dépassement de limites, le fait d’être en groupe représente globalement moins de risques.

Dans les sports individuels ou artistiques, tout comme dans l’enseignement d’un instrument de musique, les enfants se retrouvent bien souvent dans un contexte dual avec leur entraîneur/enseignant. Dans ces relations asymétriques, l’intérêt positif de l’enseignant envers son élève ou l’estime que ce dernier porte à son encadrant peuvent susciter une envie de rapprochement de la part de l’une ou des deux personnes.

Quelle différence d’âge entre vos moniteurs et les jeunes ?

Dans beaucoup d’associations proposant des activités pour les enfants, les encadrants sont souvent à peine plus âgés que les jeunes dont ils sont responsables. En raison de cette faible différence, il peut être difficile pour les jeunes adultes de garder une distance adéquate par rapport aux participants. A l’inverse, certains adolescents peuvent être tentés de chercher à nouer des rapports privilégiés avec leurs moniteurs.

Il appartient à l’adulte de poser les limites.

Que ce soit l’un ou l’autre de ces cas de figure, les adultes sont responsables des relations qu’ils entretiennent avec les jeunes. Il leur appartient toujours de poser les limites avec gentillesse et clarté. Pour cela, il est impératif que chaque organisation y réfléchisse et définisse que faire en cas de dépassement de ces dernières.

Ces questions, qui peuvent paraître déroutantes, sont au cœur de notre offre de prévention. Tant par nos sensibilisations que nos partenariats, nous souhaitons accompagner chaque organisation qui souhaite mettre sur pieds des mesures de prévention et permettre à ses encadrants d’exercer leur rôle sans crainte des mauvaises interprétations.

Vous souhaitez entrer dans une démarche de prévention ? Contactez-nous formation@espas.info

 

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager !

Comment aborder la prévention dans votre organisation ? [1/4] – Les relations entre jeunes

– Revu en novembre 2021 – 

Réfléchir aux relations et aux comportements « physiques » qui se jouent au sein des associations ou autres structures est l’un des moyens que nous proposons pour s’engager dans une démarche de prévention. Pour y voir plus clair, une série d’articles y est consacrée et listée à la fin de ce blog.

Penser la « proximité-distance » dans une série d’articles

Dans notre prévention, il est souvent question de « proximité-distance ». De manière concrète, aborder cette thématique dans votre organisation consiste à questionner certains comportements « physiques », qui semblent « aller de soi ». Que ceux-ci soient entre encadrant.e.s et encadré.e.s ou entre jeunes eux-mêmes. Les buts d’une telle réflexion sont notamment de :

  1. Prendre conscience que certaines situations peuvent devenir délicates ;
  2. Pointer celles qui peuvent impliquer un dépassement de limites ;
  3. Savoir comment agir de manière préventive.

Dans quatre billets, nous avons traité de ces sujets à l’aide d’exemple concrets et quelques situations pouvant concerner n’importe quelle association. Cet article est dédié aux relations entre jeunes ; les suivants se sont intéressés à d’autres thématiques plus spécifiques, listées en fin de blog.

Votre organisation propose-t-elle des activités à différentes catégories d’âge ?

 Il n’est pas rare, et c’est peut-être votre cas, que des associations, clubs ou structures proposent des activités pour lesquelles des jeunes de tout âge se retrouvent ensemble. Les camps en sont l’exemple typique. Dans un tel contexte, il peut arriver que des adolescent.e.s partagent les mêmes dortoirs que des enfants plus jeunes. Or, les jeux et discussions sur le thème de la sexualité sont fréquents à l’adolescence. Quand tou.te.s les jeunes impliqué.e.s y participent de leur propre gré, il n’y a pas lieu d’en faire un problème sur le plan de la protection des enfants. Cependant, des ennuis sérieux peuvent survenir lorsque des enfants plus jeunes sont incité.e.s ou obligé.e.s de prendre part à de tels jeux, qui ne correspondent ni à leur âge, ni à leur intérêt.

 

Vos activités impliquent-elles une mixité garçons-filles ?

Dans la même optique, la mixité entre les sexes représente un potentiel risque, car certain.e.s jeunes sont attiré.e.s par les découvertes sexuelles et, s’ils/elles se retrouvent mélangé.e.s, ils/elles ont plus d’occasions pour tester et concrétiser leurs intérêts.

Lorsque que l’on soupçonne un abus entre jeunes, il est nécessaire d’avoir une position ferme contre toute forme de violence. Il faut signaler à ceux qui commettent les actes abusifs que leur comportement n’est pas acceptable et selon les cas – notamment si les faits sont de l’ordre du pénal –  il sera nécessaire de les dénoncer à la police. La minimisation des actes, leur passage sous silence ou leur modification implique souvent que les jeunes qui commettent des abus, ne pouvant tirer de leçons de ce qu’il s’est passé, considèrent leurs agissements comme quelque chose de normal et réitèrent leur comportement.

Bien souvent nous constatons que pour nombre d’adultes encadrant.e.s, les limites entre comportements « normaux » ou d’exploration et des actes répréhensibles et dommageables ne sont pas toujours très claires. Et ceci, encore plus lorsque ceci se produit entre jeunes. Ceci a comme conséquence que les adultes ne savent pas comment se comporter lors d’un dépassement de limites ou en cas d’abus sexuels. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la manière de gérer les relations entre jeunes, nous vous invitons à consulter notre offre de formation.

_____

Les autres articles de la série sont à découvrir ici :

  1. [2/4] Les relations encadrant.e.s / jeunes 
  2. [3/4] Les douches et les vestiaires
  3. [4/4] Sport d’élite, milieux religieux & domaine du handicap : spécificités

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager.

Formations : « Il faut les préconiser à d’autres clubs, c’est une bonne opportunité ! »

En octobre 2017, le FC St-Légier a sollicité le service Prévention & Formation d’ESPAS pour sensibiliser entraineurs et membres à la thématique des abus sexuels. Rencontre avec Michel von Burg, Président du club, qui revient sur son expérience.

 

Situer la limiter entre contacts adéquats et inadéquats au sein du club

« On ne sait pas ce qui peut arriver », voilà ce qui a incité Michel von Burg à encourager la prévention au sein du FC St-Légier.  Avec au coeur de ses questionnements, les difficultés que peuvent rencontrer les clubs sportifs pour distinguer les contacts adéquats de ceux qui ne le sont pas. « On a longtemps discuté pour savoir si un entraineur devait rentrer dans les vestiaires ou non. Maintenant, ils ne le font plus, sauf pour donner la formation d’équipe. Toutes ces choses-là, aujourd’hui, c’est très délicat, il faut faire attention. » Des réflexions qui dépassent largement la porte des vestiaires, comme l’explique le Président : « Il y a un moment où on se demande même si on a le droit de poser la main sur l’épaule d’un jeune pour le féliciter d’un bon match. » 

Après la présentation de l’offre de formations d’ESPAS lors de l’Assemblé générale de l’ACVF, le FC St-Légier décide de faire intervenir un expert pour sensibiliser ses entraineurs à la thématique des abus sexuels. Son Président revient sur ses motivations : « Que ce soit moi qui dise aux responsables d’équipes : « Ecoutez, il peut y avoir des problèmes, attention dans les vestiaires ! » ou que ce soit quelqu’un du milieu, de neutre, j’ai trouvé que c’était un peu plus porteur ! »

 

Favoriser le dialogue entre tous  

En plus d’offrir des outils pour entretenir des contacts adéquats entre coachs et joueurs, Michel von Burg relève le principal atout de ces cours : permettre le débat et les échanges dans un climat d’ouverture. « Le dialogue avec l’intervenant était très ouvert. A l’intérieur des groupes, les gens se concertaient, c’était bien. Ca répondait à ce que l’on attendait. », explique-t-il.

Quant à la réception de cette démarche auprès des entraineurs, le Président se veut encourageant : « La majorité des coachs était là. Ils l’ont bien pris. Et ce qui était intéressant, c’est qu’il y avait des jeunes et des moins jeunes. » L’engagement, quant à lui, était aussi au rendez-vous : « J’étais surpris en bien car chacun a vraiment joué le jeu. Chacun osait partager son expérience, qu’elle soit avec des jeunes ou des moins jeunes. »

Autrement dit, une expérience réussie selon le Président du FC St-Légier, qui invite les associations à en faire de même : « Il faut préconiser ces informations aux autres clubs de foot, dans le sport en général et tout ce qui touche à la jeunesse car ils sont concernés. C’est une bonne opportunité !  »

 

 

Vous désirez, vous aussi, organiser un cours de prévention au sein de votre club ?

En savoir plus !

 

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager !

 

Pourquoi miser sur la prévention auprès des adultes ?

Pour protéger les jeunes des abus sexuels, ESPAS s’adresse aux adultes qui les encadrent de manière professionnelle ou bénévole. Nous vous donnons les clés pour comprendre plus en détails notre manière d’aborder la prévention.

 

L’adulte est responsable de la distance dans la relation qu’il entretient avec le jeune

A nos yeux, le respect de l’intégrité personnelle des enfants relève de la responsabilité des adultes. Il est du devoir des encadrants de réfléchir à l’impact que peut avoir la relation qu’ils entretiennent avec les enfants et adopter un comportement leur permettant de dire si un geste est vécu comme intrusif. Et ce, sans oublier que cette perception peut varier d’un jeune à l’autre.

Prenons un exemple : à l’entrée des joueurs sur le terrain, il n’est pas rare d’observer un entraineur encourager les équipiers d’une tape sur les fesses. Il est probable que pour 9 enfants sur 10 ce geste ne soit pas dérangeant. Mais qu’adviendra-t-il du joueur mal à l’aise face à ce contact ? Osera-t-il faire part de sa gêne à son coach ? Il y a fort à parier que non !

 

Les enfants ne doivent pas être les seuls à porter le poids de leur propre sécurité

De nos jours, de nombreuses actions de prévention des abus sexuels s’adressent directement aux enfants. Or, s’adresser aux adultes montre que l’association lève le tabou de la proximité-distance, des contacts adéquats et des abus sexuels. Ceci favorise le dialogue entre adultes et jeunes et pourrait permettre aux enfants concernés d’oser plus facilement venir se confier.

 

Sécuriser les adultes dans leur rôle éducatif

Dans notre pratique, nous sommes régulièrement confrontés à des entraineurs n’osant plus entrer dans les vestiaires de peur d’être accusés de voyeurisme. Le but de parler d’abus sexuels est aussi de préserver des relations positives entre tous les membres d’une association. Pour cela, il faut savoir où se situent les limites et que faire en cas de dépassement de ces dernières.

C’est pourquoi, nos formations visent à réfléchir à ce qu’est un contact adéquat et à les distinguer de ceux qui ne le sont pas. Ceci que ce soit entre encadrants et encadrés ou entre jeunes eux-mêmes ! Y réfléchir permet non seulement de maintenir un climat chaleureux au sein de votre organisation, mais aussi de soutenir les équipes dans leur rôle et de protéger efficacement les enfants en cas de soupçons ou d’abus sexuels avérés.

 

Cet article vous a plu ? N’hésitez pas à le partager !

Bienvenue sur le blog du Pôle Prévention et Formation !

Ces dernières années, la loi du tabou qui planait sur les abus sexuels a été brisée ! Les jeunes peuvent en parler et les associations osent ouvrir les yeux sur cette thématique délicate. Alors, pourquoi ouvrir un blog pour parler de prévention ?

Notre souhait est chaque organisation reste un endroit sécuritaire pour tous !

Nos activités de prévention s’adressent spécifiquement aux organisations encadrant des enfants, des jeunes ainsi que des personnes en situation de handicap, de manière bénévole ou professionnelle. Ce blog leur est donc destiné.

En Suisse, plus de 60% des enfants s’épanouissent grâce à des activités proposées dans un cadre associatif. Ceci est notamment rendu possible par le travail positif de nombreux encadrants, souvent à titre bénévole.

Actuellement, par crainte d’être accusés injustement, de plus en plus d’adultes s’interrogent quant à leur rôle auprès des enfants. En tant qu’organisation ou en votre qualité d’encadrant, vous vous êtes peut-être déjà demandé : « Faut-il laisser les entraineurs entrer dans les vestiaires ? » ou « Ai-je le droit de prendre un enfant dans mes bras pour le féliciter ? ».

Ces questions, légitimes, ne devraient toutefois pas perturber l’engagement bénéfique de vos équipes auprès des jeunes.

Engager la réflexion et proposer des outils pratiques adaptés à vos activités

Pour ESPAS, il est important de prendre au sérieux le danger que représentent les abus sexuels, mais il ne faut pas voir le mal partout !

Par ce blog, comme lors de nos formations, nous souhaitons vous proposer des premières pistes de réflexion pour engager votre organisation dans un processus de prévention. Il est primordial d’y réfléchir pour soutenir vos équipes dans leur rôle et leur permettre de protéger efficacement les enfants en cas de suspicion ou d’abus sexuels avérés.

Ainsi, nos articles seront l’occasion de mettre à votre disposition quelques ressources pratiques et concrètes afin de vous accompagner dans la mise en œuvre de mesures de prévention.

De quoi traiteront nos billets ?

 Deux fois par mois, nous partagerons avec vous :

  • Des explications sur notre manière d’appréhender cette thématique délicate ;
  • Des conseils pratiques à mettre en place dans votre organisation ;
  • Des retours d’expérience des associations ou institutions engagées à leur échelle dans un processus de prévention ;
  • Des exemples d’interventions en cas de crise ;
  • Des recommandations de lecture pour aller plus loin dans la thématique ;
  • Et bien d’autres encore…

Nous espérons vivement que vous trouverez autant de plaisir et d’intérêt à le lire que nous à le faire vivre ! Nous vous donnons rendez-vous dans deux semaines pour un premier billet expliquant pourquoi ESPAS mise sur la prévention des adultes.

Cet article vous a plu ? Réagissez en commentaire ou partagez-le sans plus attendre !

Retrouvez le Pôle Prévention & Formation sur Facebook !

C’est avec grand plaisir que nous vous annonçons le lancement de la page Facebook du Pôle Prévention & Formation d’ESPAS !

Cette page a pour objectifs de partager des conseils, des informations pratiques ou encore les dernières actualités de l’association auprès des organisations encadrant des enfants, des adultes ou des personnes en situation de handicap.

Rejoignez-nous sans plus attendre !