Author: Association ESPAS

Que faire si un.e adulte encadrant.e a des gestes déplacés envers un.e jeune ?

– Revu en novembre 2021 – 

Imaginons que lors d’un camp, en passant devant une chambre dont la porte est ouverte, vous voyez, couchés sur un lit, une encadrante de 22 ans qui a sa main sur le ventre d’un participant de 17 ans. Comment réagiriez-vous ?

Par ce type d’exemples fictifs, que nous utilisons parfois dans nos cours de prévention, nous souhaitons vous inviter à réfléchir à des situations concrètes, pouvant survenir au sein de vos activités et vous proposer quelques éléments de réponses.

Une situation qui questionne mais « non-illégale »

Au niveau légal, et dans ce contexte, les contacts prodigués sur le ventre du jeune ne sont pas considérés comme des actes d’ordre sexuels et ne sont donc pas illégaux. Ils n’en demeurent toutefois pas moins questionnants ! En effet, comme l’avions vu dans cet article, cette situation peut notamment mettre en lumière que la monitrice n’est pas au clair quant aux exigences liées à son rôle éducatif.

Pour rappel, est défini comme acte d’ordre sexuel : « une activité corporelle sur soi-même ou sur autrui qui tend à l’excitation ou à la jouissance de l’un des partenaires au moins ». Autrement dit, il est interdit de toucher les parties « bikini » et d’embrasser avec la langue.

Le rapport de dépendance éducative

Or, aux vues de ce qui précède, si les faits observés ne semblent pas illégaux en tant que tels, il est important de rappeler que les actes d’ordre sexuel sont pénalement interdits entre un.e encadrant.e et un.e jeune âgé.e de 16 à 18 ans. En effet, le rapport de dépendance éducative qui lie l’encadrant.e et le/la jeune, rend, d’un point de vue légal, impossible toute relation entre les deux protagonistes. Et ce, même si le/la jeune a atteint la majorité sexuelle !

Alors, comment réagir… ?

… de manière générale ?

Une des questions à vous poser, est de savoir vous réagiriez de la même manière si cette situation avait concerné un moniteur et une jeune ou des personnes du même sexe ?

…avec le jeune ?

Comme lorsqu’un.e enfant viendrait se confier, une seule question est à poser pour clarifier la situation : « peux-tu m’en dire plus ? ».

…avec la monitrice ?

Selon les informations reçues par le jeune, quelles suites envisager ? Un recadrage ? Une exclusion ? En fait, cela dépend des règles de conduite et des attentes explicitées à vos équipes, qui auraient dû être posées en amont.

Ces questions doivent vous paraitre déroutantes ! C’est pourquoi, lors de nos formations, nous vous accompagnons dans les réflexions nécessaires à la mise sur pieds de mesures de prévention et vous proposons des solutions afin de permettre à vos équipes d’exercer leur rôle auprès des enfants dans les meilleures conditions.

Vous souhaitez davantage d’informations ? Contactez-nous !

« Le partenariat permet de protéger tous les échelons de l’organisation. »

D’abord partenaire du service de prévention mira, puis d’ESPAS, le CPV, association qui organise des camps de vacances et des centres aérés dans le canton de Genève, s’est engagé dans une démarche de prévention des abus sexuels depuis 2010. Rencontre avec Sarah Sandoz, directrice, qui nous explique son expérience.

Se doter de l’expertise de ses pairs

Chaque année, ce sont quelque 1500 enfants, encadrés par près de 450 bénévoles, qui participent à l’un des 120 séjours organisés par le CPV. Et, c’est dans le but de compléter ses compétences en matière de prévention des abus sexuels que l’organisation s’est jadis tournée vers le service mira, repris par ESPAS depuis 2017. Une démarche qui dépasse largement les limites de cette thématique délicate, comme l’explique sa directrice : « Le CPV a toujours eu une forme d’humilité face aux techniques et aux connaissances. Nous avons toujours cherché à obtenir l’expertise de professionnels et à nous compléter grâce à notre réseau dans quelque domaine que ce soit. »

Le principal bénéfice : se sentir sécurisé dans les démarches à entreprendre

En plus d’offrir un gage de qualité et une assurance indéniables pour les parents, le principal bénéfice du partenariat est le sentiment de sécurité procuré aux équipes. « En tant que professionnel, c’est important de se sentir en sécurité dans ce que l’on fait. Savoir que l’on peut se tourner vers des experts est très précieux. », explique Sarah Sandoz. Et ce, d’autant plus que cet engagement permet de protéger tous les membres de l’organisation : « Que ce soit la direction, la cellule de crise, l’équipe de professionnels, les moniteurs sur le terrain, et finalement, les enfants, tout le monde est protégé avec le partenariat ».

Les conseils prodigués lors de situations délicates, tout comme les formations dispensées aux équipes contribuent également à ces bénéfices. En effet, ces dernières offrent des outils pour savoir réagir de manière adéquate en cas de crise. Sarah Sandoz l’explique : « S’il se passe quelque chose dans un camp, s’il y a une confidence, les équipes ont besoin d’outils pour gérer cette situation. Si on la gère soi-même, sans outils, il y a de fortes chances que l’on soit à côté. Très bien intentionnés, mais à côté. Le fait d’avoir des personnes formées en amont, en plus de la présence d’ESPAS, permet d’être assez sûr d’agir de manière adéquate et au mieux pour les enfants et les bénévoles, ce qui est la finalité. »

La prévention des abus sexuels, un sujet important mais effrayant

Au fil des années, le CPV a suivi mira, puis ESPAS. Et, selon les mots de sa directrice, la confiance est totale. « Les expériences nous ont dit que nous avions raison d’avoir confiance. Il est important de parler de la prévention des abus sexuels, mais c’est très effrayant. » Comme l’explique la directrice du CPV, l’accompagnement d’ESPAS, tout comme les outils proposés dans le cadre de ce partenariat permettent d’avoir un impact positif et libérer la parole.  « Être accompagné par ESPAS permet aussi de mettre des mots, qui sont parfois difficiles à venir. » Nous remercions le CPV pour sa confiance et son engagement en matière de prévention.

Vous êtes intéressés par notre partenariat ou nos formations ? Contactez-nous ! 

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Comment soutenir un.e enfant victime de maltraitance ou d’abus ?

 – Revu en novembre 2021 –

Dans votre organisation, les relations privilégiées entre vos encadrant.e.s – moniteur .rice .s, professeur.e.s, coaches, etc., et les enfants qui vous sont confiés permettent à ces derniers d’avoir d’autres référents que leurs parents. Pour des jeunes potentiellement victimes de violences, cela représente l’opportunité d’identifier que ce qu’ils vivent n’est pas adéquat et leur offre l’opportunité de s’autoriser à en parler.

Permettre aux enfants concerné.e.s de déposer leur vécu

Quel que soit l’âge de la personne concernée, les maltraitances et les violences sexuelles tendent à plonger dans le silence et le secret. Par ailleurs, plus la personne victime peut en parler rapidement, moins elle risque de développer un potentiel traumatisme.

Le lieu associatif permet aux enfants de s’épanouir et développer de nouvelles capacités. Au gré des activités que vous proposez, des relations particulières et de confiance se tissent entre vos encadrant.e.s et vos jeunes participant.e.s. Vos moniteur .rice .s ou entraineur.e.s sont peut-être des figures idéalisées, auprès desquelles les enfants victimes de situations difficiles pourraient plus facilement venir se confier. Se trouver dans une structure associative bienveillante est donc une chance pour un.e enfant de parler et déposer ce qu’il vit. De là, plusieurs aspects sont à considérer.

Devenir une organisation ouverte au dialogue

Une des mesures que vous pouvez entreprendre est d’informer les enfants du fonctionnement de votre structure et de ce qui est attendu de chacun.e. Ainsi, dans le cadre d’un club sportif, expliquez-leur que les entraineur.e.s sont présent.e.s et disponibles en cas de problème dans les vestiaires par exemple. Une telle démarche permet aux jeunes de dire si quelque chose les dérange, mais encourage également les enfants concerné.e.s par la maltraitance et des abus à déposer leur vécu.

Favoriser une culture associative participative

Il est également possible d’intégrer les jeunes dans le processus de décision de votre vie associative. A titre d’exemple, vous pouvez notamment les impliquer dans la rédaction d’une charte de vivre ensemble.

Une culture associative participative ne permettra pas d’éviter totalement qu’un dépassement de limites ne survienne. Mais, si une telle situation devait se produire, cela donnerait les clés aux enfants pour réagir et le signaler plus facilement.

Outiller vos encadrant.e.s pour réagir de manière adéquate

Nous ne le répéterons jamais assez : il est primordial que votre organisation soit préparée et sache réagir de manière appropriée en situation de révélation.

S’engager seul dans des telles démarches pourrait vous paraître compliqué et contraignant.  Vous soutenir dans la mise en place de stratégie de prévention est au cœur de notre prévention.

Un.e enfant ou un.e jeune s’est confié à vous et vous souhaitez des conseils sur les démarches à entreprendre ? Contactez notre permanence au 0848 515 000 !

5 conseils pour l’engagement d’encadrant.e.s

 – Revu en novembre 2021 – 

Pour un club de sport, une école de musique ou toute autre structure proposant des camps ou des activités pour les enfants, engager de nouveaux encadrants peut s’avérer compliqué. Entre l’absence de procédures et des exigences parfois dissuasives, comment trouver la juste balance, tout en assurant la sécurité de vos jeunes membres ? Quelques conseils !

La question des extraits de casier judiciaire

Le Conseil Fédéral a décidé de la mise en œuvre de l’initiative populaire « Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec les enfants », entrée en vigueur le 1er janvier 2019. Cette dernière définit notamment qu’ « aucun.e délinquant.e condamné.e n’aura plus le droit de travailler auprès d’enfants[1] ».

Afin de vous prémunir d’engager quelqu’un ayant été condamné pour une infraction à caractère sexuel à l’encontre d’enfants ou de jeunes, nous vous recommandons de demander l’extrait de casier judiciaire et l’extrait spécial de casier judiciaire.

Les extraits de casier judiciaires ne vous permettront toutefois que de prendre connaissance des personnes qui ont été condamnées. Dès lors, quelles mesures complémentaires adopter ?

Faire connaissance avec votre interlocuteur .rice

Comprendre ses motivations et expériences

Vous pouvez notamment tenter de comprendre ce qui l’amène à vouloir s’engager au sein de votre organisation et sur ses expériences passées. A-t-il / elle, par exemple, déjà occupé une fonction similaire ou un rôle auprès des enfants ?

Si la réponse est non, il sera d’autant plus important de le/la questionner sur les raisons qui l’incitent à vouloir le faire.

Si la réponse est oui, comment cela s’est-il passé ? Existe-t-il des références ?

Demander des références

Cet échange peut également être l’opportunité de solliciter des références.

Si la personne refuse, demandez-vous si vous souhaitez réellement intégrer une telle personne au sein de votre équipe.

Si la personne accepte, vous vous trouvez dans une bonne dynamique.

Expliciter clairement le rôle attendu

Il est important de décrire clairement ce que votre organisation attend de ses encadrant.e.s, notamment en matière de proximité et de distance. Autrement dit, c’est le moment d’expliciter votre position par rapport à des thèmes tels que l’entrée dans les vestiaires, les réseaux sociaux ou encore les gestes nécessaires à la pratique de vos activités.

Selon nous, parler des contacts adéquats dans le cadre de vos activités doit permettre de dissuader les potentiels individus mal intentionnés, mais aussi de diminuer le risque de dépassement de limites. En effet, une personne avertie se rendra plus facilement compte qu’une situation tend à devenir délicate et pourra agir en conséquence.

Accompagner l’entrée en fonction

Personne ne peut tout savoir dès le départ ! Que vous soyez en présence d’un.e adulte expérimenté.e ou non, il faut se demander si vous souhaitez directement laisser cette personne prendre son rôle ou mettre en place des mesures pour l’accompagner au mieux. Ainsi, pourquoi ne pas opter pour une intégration en plusieurs étapes allant de l’observation à la prise en charge autonome ?

Trouver des encadrant.e.s prêt.e.s à donner de leur temps et de leur énergie pour les jeunes n’est pas chose aisée. Si nous comprenons cet argument, cela ne devrait pas dispenser votre organisation d’un processus de recrutement. En un article, il n’est bien évidemment pas possible de traiter l’intégralité de cette thématique et ce, d’autant plus que chaque structure est unique. Si vous souhaitez un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas à nous contacter.

[1] Source : https://www.bj.admin.ch/bj/fr/home/aktuell/news/2018/ref_2018-10-10.html

Organisations : quelle est votre responsabilité en cas d’abus ?

Ces dernières années, différents cas au sein d’organisations ont mené à une même situation : la menace de poursuites pénales à l’encontre de la hiérarchie d’une organisation dont l’un des encadrants s’est rendu coupable d’actes d’ordre sexuel sur des mineurs, à l’image de cette affaire récente en France. Rapide état des lieux et recommandations.

Concrètement, de quoi parle-t-on ?

Récemment en France, la presse s’est fait écho d’une situation au cours de laquelle la hiérarchie d’un animateur périscolaire s’est retrouvée sous le coup d’une enquête contre X pour non-dénonciation d’agression sexuelle sur mineur. Est-ce qu’il pourrait se passer la même chose en Suisse ? A notre connaissance, s’il apparaissait qu’une hiérarchie avait reçu un signalement concernant une situation d’abus sexuels et n’en a pas fait cas, a dissimulé des faits ou a refusé d’appliquer un principe de précaution, elle pourrait être tenue pénalement responsable en cas d’une éventuelle nouvelle victime.

Donc, quels sont les comportements à adopter en cas de suspicions[1] ou d’allégations[2] d’abus sexuel ?

En plus des comportements à adopter en cas de soupçons, voici quelques recommandations complémentaires si une telle situation devait se produire au sein de votre organisation :

 

En cas de suspicions, votre rôle est de clarifier la situation

Clarifier une situation signifie notamment de prendre des notes, quant aux motifs du soupçons : qu’est-ce qui a été observé, quand et par qui, d’où vient l’idée que des limites auraient été transgressées ? Il n’est cependant pas de votre responsabilité de démêler le vrai du faux, ni de mener l’enquête. Cela serait même contreproductif et entraverait le travail de la police et de la justice.

 

En cas de suspicions, votre rôle est d’adopter un principe de précaution

S’il n’est pas possible de clarifier la situation, ne restez pas seul face à ce questionnement.  Demandez de l’aide à un service compétent afin d’être conseillé dans les démarches de précaution à entreprendre.

 

En cas d’allégations, votre rôle est de transmettre la situation à une autorité compétente

Vous pouvez évidemment vous adresser directement à la police. Nous savons toutefois que ces démarches peuvent faire peur et, comme en cas de suspicions, nous pouvons vous soutenir.

 

En cas d’allégations, votre rôle est de protéger tous les membres de votre structure

S’il n’est pas de votre ressort de démêler le vrai du faux, il est de votre ressort de protéger tous les membres de votre structure. L’une des mesures de protection serait notamment de suspendre, durant le temps de l’enquête, la personne mise en cause par les allégations d’abus sexuel.

 

En tout temps, votre rôle est d’agir pour les enfants et les jeunes et non contre quelqu’un en particulier

Prendre de telles décisions n’est pas simple. Gardez à l’esprit que ces mesures sont prises pour la protection des enfants. Toutefois, cela ne signifie pas que vous agissez contre quelqu’un.

 

Grâce votre implication au sein de votre structure, vous transmettez votre passion à la génération future. Grâce à vous les enfants pourront s’épanouir dans un climat chaleureux à travers vos activités. Et en même temps, vous acceptez d’endosser certaines responsabilités importantes. Nous avons écrit cet article afin de vous soutenir dans cet engagement envers les enfants.

 

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[1] Nous parlons de soupçons tant que les responsables d’une organisation n’ont pas observé de faits concrets mais ressentent qu’une situation devient délicate et tant que l’enfant n’a mis en cause personne.

[2] Nous parlons d’allégations lorsque des faits concrets ont été observés ou rapportés par un adulte ou suite à un dévoilement de la part d’un enfant.

Retours sur la permanence estivale

Comme chaque année en période estivale, notre service Prévention & Formation s’est tenu à disposition des organisations en cas de questionnement, lors de dépassement de limites ou de soupçons d’abus sexuels. Petit retour sur nos interventions 2018.

La permanence de conseils en bref

Nous en parlions dans un précédent article, l’objectif de notre permanence est d’orienter toute organisation et les encadrants qui la composent quant aux mesures à entreprendre lors d’une situation de crise. Plus que d’offrir des marches à suivre toutes faites, notre démarche s’ancre davantage dans une optique de co-construction, favorisant les échanges tant autour de la situation, que des actions entreprises et à entreprendre.

Quelques chiffres…

Durant cet été, ce sont quelques dix demandes qui nous sont parvenues. A noter que certaines situations s’étant déroulées durant l’été peuvent remonter à la surface quelques temps plus tard. Six proviennent de structures proposant des activités de jeunesse, trois émanent de professionnels, la dernière, quant à elle, de parents.

Un service nécessaire et plébiscité par les organisations…  

Au fil des années, le nombre de demandes a augmenté et de plus en plus d’organisations ont acquis le réflexe de nous solliciter en cas de crise. A titre d’exemple, nombre de structures actives en région lémanique inscrivent désormais notre ligne de notre permanence dans leurs contacts utiles, transmis lors de la préparation des camps. Ces éléments démontrent bien que nous répondons à un besoin de la part des organisations.

Un filet de sécurité pour les associations…

Pour nombre de structures actives auprès des jeunes, la connaissance d’une telle permanence de conseils permet de se sentir plus sereines. Elles savent qu’elles ont un filet de sécurité en cas de questionnement.

En situation de conseil, la même logique se fait jour. En effet, c’est bien souvent pour être sécurisés dans les démarches entreprises ou à effectuer que nos interlocuteurs nous contactent. Cela leur permet également de se détacher de la charge angoissante dans laquelle peut les plonger une situation de transgression de limites, des soupçons ou un cas d’abus avéré.

Des conseils disponibles toute l’année

En dehors des horaires estivaux étendus, notre équipe se tient à disposition tout au long de l’année pour aider les structures à la clarification de situation de soupçon d’abus sexuels. Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre page relatives à cette prestation.

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Prévention dans le domaine des loisirs : parents, quelle est votre responsabilité ?

La sécurité dans les organisations de loisirs de vos enfants est l’affaire de tous ! Nous rencontrons souvent, dans nos cours, des moniteurs, des entraineurs ou des membres de comité d’une association qui semblent découragés, ne sachant plus comment agir pour bien faire.

« Si on entre dans les vestiaires, certains parents se plaignent par ce qu’il est inadmissible que l’entraineur entre dans les vestiaires pendant que les enfants se changent. Par contre, si on n’y entre pas, certains parents se plaignent car ils ont peur que les jeunes y fassent n’importe quoi… ».

« Tant qu’on s’occupe de leur enfant, ils se soucient peu du reste. Par contre, dès qu’il y a un problème, ces mêmes parents sont les premiers à se plaindre… »

Ces phrases lancées par deux encadrants, durant un cours, résument bien le désarroi dans lequel certains se sentent.

Même avec la meilleure volonté du monde, les clubs de sport, les écoles de musique ou toute autre organisation de loisirs ne peuvent pas protéger vos enfants sans vous ; vous devez être partie prenante ! Cela ne veut pas dire que vous allez vous immiscer dans leurs affaires, mais que vous souhaitez co-construire avec eux, afin de créer un espace chaleureux pour tous les membres de l’association.

Vous, parents, que pouvez-vous faire ? Posez tout simplement des questions,  renseignez-vous :

  • Qui sont les entraîneurs, les moniteurs de votre enfant ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils été « engagés » ?
  • Quelle est la politique de l’association par rapport aux vestiaires, au smartphone, etc.
  • La question des contacts adéquats entre adultes et jeunes, entre jeunes entre eux ainsi que des abus sexuels ont-elles été abordées ?
  • Que prévoit l’organisation en cas de soupçons ou d’abus sexuels avérés ?
  • Comment les entraineurs donnent leur entrainement (apprentissage et/ou sécurité) ?

Il faut aussi faire savoir explicitement à votre enfant qu’il peut en tout temps venir se confier à vous. Ne pas avoir de tabou, vous intéresser et être accessible restent les meilleurs moyens pour lui permettre de vous parler de ce qu’il vit.

Pour conclure, gardez à l’esprit que la grande majorité des personnes qui entraînent les enfants le font extrêmement bien et que la majeure partie des enfants évoluant dans des associations de loisirs, se porte à merveille.

Vous êtes malgré tout en proie à des questionnements, souhaitez un conseil ou tout simplement plus d’informations sur nos activités ? N’hésitez pas à nous contacter !

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Comment aborder la prévention dans votre organisation ? [4/4] – Sport d’élite, milieux religieux & domaine du handicap : spécificités

Après nous être intéressés aux relations entre jeunes, entre encadrants et enfants, puis à la problématique des vestiaires/douches, ce dernier article de la série « Comment aborder la prévention dans votre organisation » abordera quelques spécificités de certains domaines d’activités.

Dans ce dernier billet de la série, nous nous pencherons plus en détails sur les risques qui concernent plus particulièrement les domaines des sports d’élite, le handicap ou encore les milieux religieux, qui ont la particularité d’être des contextes où l’asymétrie présente dans les relations duales est exacerbée. Comme nous l’avions vu dans notre précédent article, dans une relation asymétrique, de type encadrant-encadré par exemple, l’adulte est en tout temps responsable et c’est à lui qu’incombe de savoir garder une distance adéquate !

Sports d’élite

Dans les sports d’élite, l’entraineur dispose d’un fort ascendant sur les athlètes, notamment lors de leur sélection pour une compétition. Ainsi, dans ce contexte, le risque d’abus potentiel augmente. Les athlètes adultes ne sont, dans ce contexte, pas épargnés.

Et ce n’est pas les récentes affaires qui ont notamment émaillé le monde du football ou de la gymnastique qui nous feront dire le contraire !

Ainsi, pour prévenir ce risque particulier, il est essentiel que de rappeler à tout le monde (jeunes et entraineurs) que les entrainements doivent être validés par l’association et se font à des moments spécifiques, dans des programmes spécifiques et dans des lieux spécifiques !

Handicap 

Les enfants et les jeunes en situation de handicap sont plus susceptibles que d’autres populations d’être victimes d’abus ou de violence de toutes sortes. Leur méconnaissance des comportements sexuels appropriés, leurs difficultés de communication, leur forte dépendance vis-à-vis des personnes qui les entourent sont autant de facteurs qui font d’eux des cibles encore plus vulnérables face à l’abus et la manipulation. Afin que les contacts entre encadrants et encadrés puissent rester « adéquats et chaleureux, il est important que le sujet de cette dépendance particulière soit abordé tant avec les jeunes, de manière adaptée pour qu’ils puissent la comprendre, qu’avec les encadrants, en leur proposant des formations adaptées.

Eglise

La particularité du monde ecclésiastique est que la référence à Dieu comme l’Être suprême peut conduire à une dépendance accrue de certains vis-à-vis d’autres. Ainsi, la personne qui tient le rôle d’ « intermédiaire » et de « guidance » (rôle pastoral, d’encadrement, cure d’âme, etc.), est reconnue par la communauté comme ayant une proximité particulière avec Dieu et des connaissances importantes en relation avec la foi. Ceci peut entraîner une asymétrie dans les relations entre cette personne et la communauté. Il faut donc garder à l‘esprit que ce déséquilibre peut conduire à des projections d’amour et/ou de désir des deux côtés de la relation. Il est donc utile que les « encadrants » en soient conscients et sachent comment y faire face.

En guise de synthèse

Au travers de nos derniers articles, nous avons mis en lumière quelques-unes des situations pouvant devenir délicates au sein de vos organisations. Notre objectif n’est pas de vous faire voir le mal partout, mais de permettre de protéger efficacement chacun des membres de votre organisation et de maintenir un climat sécuritaire pour tous.

Pour cela, il est primordial de réfléchir en amont aux points sensibles inhérents à vos activités, de sensibiliser vos équipes à la thématique des abus sexuels et des contacts adéquats et de clarifier les rôles et attentes envers vos collaborateurs. Autant de démarches dans lesquelles nos équipes peuvent vous soutenir.

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Comment aborder la prévention dans votre organisation ? [3/4] – Les douches et vestiaires

Réfléchir à quelques exemples de situations pouvant devenir délicates au sein de vos activités est l’objectif de notre dossier « Comment aborder la prévention dans votre organisation ? ». Aujourd’hui, nous vous proposons de vous attarder sur la thématique des douches & des vestiaires.

Une problématique récurrente dans les organisations

« Allô mira ? j’ai une question. Notre établissement a interdit à tout adulte d’entrer dans les vestiaires quand les enfants y sont, mais pour savoir ce qui s’y passe, notre direction a décidé de mettre un micro dans les vestiaires, directement reliés à l’open space du secrétariat. Qu’en pensez-vous ? »

Dans notre pratique, il n’est pas rare que des associations se questionnant à ce sujet nous contactent. Au cœur de leurs interrogations, des énigmes telles que « un moniteurs/entraineur a-t-il le droit d’entrer dans les vestiaires ? ». Il est important de garder à l’esprit que ces espaces sont des endroits particuliers, mais ils ne doivent en aucun cas être des lieux où la présence de l’adulte est interdite. Car, selon les circonstances, un encadrant doit pouvoir y entrer. Toute la question est : pourquoi et de quelle manière ?

Oser en parler

Durant ces moments, la nudité et la proximité physique peuvent provoquer des sentiments de pudeur, voire éveiller des désirs sexuels (jeune/jeune, jeune/adulte, adulte/jeune). Afin que chacun se sente à l’aise (tant les jeunes que les adultes), il est important que vous abordiez cette thématique au sein de votre association. Vous pouvez notamment parler du rôle de l’adulte par rapport aux vestiaires et s’il est autorisé à y entrer. Si oui, dans quel(s) cas et de quelle manière ? Si non, comment la sécurité sera-t-elle assurée ? Bien sûr cette question vaut également pour les parents, qui pourraient s’y trouver pour aider leur enfant à se changer, se sécher, etc.

Réfléchir en co-responsabilité

En tant que comité, si vous entreprenez de protéger seul tous les membres de votre organisation, il y aura toujours des personnes qui risquent d’être mécontentes des mesures prises. Vous interdisez l’accès aux douches : on vous dira que vous ne respectez pas votre devoir de sécurité. Vous autorisez à vos encadrants à entrer dans les vestiaires, on vous reprochera de ne pas respecter l’intimité des enfants.

Notre expérience nous montre que la protection de chacun de vos membres ne peut se faire qu’en co-responsabilité de tous les acteurs présents : comité – entraineurs – parents. Il est essentiel que vous, dirigeants, ayez le courage de créer des groupes de travail et de paroles avec tous les autres acteurs de votre association, en leur demandant de vous aider à faire de votre organisation un espace où chacun se sente protégé et sache comment mener son rôle.

S’engager seul dans des telles démarches pourrait vous paraître compliqué et contraignant.  Vous soutenir dans la mise en place de stratégie de prévention est au cœur de notre prévention. Par nos interventions adaptées à vos activités ou développées sur mesure, nous souhaitons accompagner chaque organisation qui souhaite rester un espace sécuritaire pour tous.

Vous souhaitez en savoir plus sur notre offre de prévention ? Contactez-nous à l’adresse formation@espas.info

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Permanence de conseils pour les associations du 9 juillet au 25 août

Du 9 juillet au 25 août, ESPAS (Espace de Soutien et de Prévention – abus sexuels) ouvre sa permanence téléphonique d’été à disposition des organisations qui encadrent les enfants et les jeunes, ainsi que les personnes en situation de handicap. Les psychologues de l’association ESPAS offrent un service de conseils gratuits lors de questionnement ou en cas de soupçon ou d’abus sexuels avérés.

PERMANENCE TELEPHONIQUE : 079/229.36.20

Du 9 juillet au 25 août 2018

De 10h à 18h