Vers une pré­ven­tion ren­for­cée contre les abus sexuels : un enjeu natio­nal

Le 18 novembre 2024 a mar­qué la Jour­née euro­péenne pour la pro­tec­tion des enfants contre l’ex­ploi­ta­tion et les abus sexuels, une occa­sion cru­ciale pour rap­pe­ler l’im­por­tance de la pré­ven­tion dans toutes les orga­ni­sa­tions tra­vaillant avec des mineur·e·s. Cette année, l’as­so­cia­tion ESPAS et le centre spé­cia­lisé LIMITA saluent une avan­cée signi­fi­ca­tive : la déci­sion du Conseil natio­nal de ren­for­cer les bases légales en matière de pré­ven­tion des abus sexuels.

Une déci­sion atten­due depuis long­temps

Cette nou­velle mesure vise à déve­lop­per une stra­té­gie de pré­ven­tion, un besoin urgent pour har­mo­ni­ser les pra­tiques en Suisse. Actuel­le­ment, seules cer­taines régions, comme Vaud, Genève et le Valais, imposent des for­ma­tions aux moni­teur·rice·s et res­pon­sables d’as­so­cia­tions. Pour­tant, dans de nom­breux can­tons, aucune direc­tive claire n’en­cadre ces ques­tions sen­sibles, lais­sant les struc­tures navi­guer à vue.

Pour­quoi cette har­mo­ni­sa­tion est-elle essen­tielle ? « La Suisse est très en retard en termes de pré­ven­tion uni­fiées. Cer­tains can­tons ont pris des mesures, mais trop res­tent inac­tifs« , explique Marco Tube­roso, Res­pon­sable Pré­ven­tion et for­ma­tion chez ESPAS.

La pré­ven­tion, une obli­ga­tion néces­saire

L’ob­jec­tif prin­ci­pal de cette déci­sion est de rendre obli­ga­toire la for­ma­tion à la pré­ven­tion pour toutes les orga­ni­sa­tions accueillant des enfants, qu’elles soient spor­tives, cultu­relles ou reli­gieuses. Aujour­d’hui, beau­coup d’as­so­cia­tions agissent uni­que­ment sur la base d’ini­tia­tives indi­vi­duelles, ce qui est loin d’être suf­fi­sant.

Les for­ma­tions pro­po­sées par ESPAS aident à :

  1. Recon­naître les situa­tions à risque ;
  2. Com­prendre les limites com­por­te­men­tales ;
  3. Créer un envi­ron­ne­ment sécu­risé pour les enfants.

Selon Marco Tube­roso, il est indis­pen­sable que les orga­ni­sa­tions dis­posent de ces outils pour pré­ve­nir les abus et agir cor­rec­te­ment lors­qu’une limite est fran­chie : « Sans obli­ga­tions clairs, nombre de struc­tures ne savent pas où se situent leurs res­pon­sa­bi­li­tés en matière de pré­ven­tion des abus. »

Inves­tir dans la pré­ven­tion: un enjeu finan­cier et de société

Si cette déci­sion est une avan­cée majeure, elle sou­lève éga­le­ment des ques­tions finan­cières. Les asso­cia­tions et ins­ti­tu­tions devront béné­fi­cier de moyens adap­tés pour mettre en oeuvre ces for­ma­tions de manière géné­ra­li­sée. ESPAS et LIMITA appellent donc les membres du Conseil des Etats à adop­ter cette motion et à garan­tir les res­sources néces­saires pour pro­té­ger les enfants dans toutes les struc­tures.

Pré­ve­nir pour pro­té­ger, avant d’in­ter­ve­nir pour répa­rer

À tra­vers cette ini­tia­tive, il s’agit de mettre la pré­ven­tion au coeur des pra­tiques pour limi­ter les abus avant qu’ils ne sur­viennent. En for­mant les adultes à recon­naître les situa­tions à risque et à agir de manière appro­priée, nous pou­vons créer un envi­ron­ne­ment plus sûr pour les enfants.

La Jour­née euro­péenne pour la pro­tec­tion des enfants nous rap­pelle qu’il reste encore beau­coup à faire en matière de pré­ven­tion des abus sexuels. Grâce à des déci­sions poli­tiques fortes et à l’en­ga­ge­ment d’as­so­cia­tions comme ESPAS et LIMITA, nous pou­vons espé­rer un ave­nir où chaque enfant évo­lue dans un cadre sécu­ri­sant et bien­veillant.

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